TURBULENCES
Parce qu’il semble qu’au début, le vivant n’était rien d’autre :
Un peu de matière organique, inanimée, une sorte de bouillon, brassé au rythme tellurique d’un monde qui se fait.
Puis, nous sommes là, nous, l’humanité, de toute cette turbulence issus, sans aucune raison apparente, sur la terre, parmis beaucoup d’autres choses… des choses vivantes, des métabolismes variés.
Nous sommes là, seule espèce vivante, intelligente, à tourner en rond, en carré ou en boule, à se taper dessus à force d’ennui, à s’inventer des dieux pour faire tenir le monde, à faire de l’amour l’essence de toute chose…
Seul animal à vouloir désespérément donner un sens à la vie.
Mais, le temps a changé de dimension. Il est devenu plus petit, plus court, plus vite,
Il est devenu aujourd’hui…
Avant, chacun savait où et pourquoi il était là : Nos dieux avaient les réponses. Maintenant, nous en sommes moins sûr. D’ailleurs, avons nous encore besoin de réponses ? La science, la technique savent pour nous, décident pour nous. On fait, à mesure que l’on peut faire, que l’on sait faire. Sans se poser de questions au-delà.
C’est l’histoire du fétu de paille, soumis aux caprices des vents, aux turbulences, à nouveau : On a seulement changé de turbulences.
Car l’aventure naturelle continue.
Si la nature essayait les choses au hasard, de façon chaotique, maintenant, c’est l’homme qui va tenir les commandes. Nous nous rêvons, d’ores et déjà, à la mesure du monde, avant d’être la mesure du monde.
Bien sur, nous ne savons pas plus ou nous devons aller ni vraiment ce qu’il faut faire, car rien n’a changé : C’est toujours l’aventure sans boussole. A cette nuance près, que nous participerons à la transformation du vivant, à la transformation de nous-mêmes, en toute responsabilité, en toute irresponsabilité.
Nous n’avons plus de dieu à peindre, derrière lequel nous cacher. mais il reste tout à faire : S’inventer un devenir, dire encore la beauté du monde, crier toujours notre étonnement d’être là, si léger, si fragile, finalement, au milieu d’un tel désordre d’actions et d’entreprises. Il nous reste à chercher un sens à ce monde que nous inventons malgré nous.
Nous sommes dans cette situation ambiguë et paradoxale d’être en mesure de refaire le monde, de refaire la vie, de nous refaire nous-mêmes, alors que nous ne savons, toujours pas, ce que nous sommes.
Aussi, nous avons à poser des questions, à parler de l’humain : Comment le ferons-nous, comment l’aimerons-nous, comment l'appellerons nous ?
Maintenant que se renforce la sensation d’être au cœur des choses, nous avons à parler de la vie.
réseau 1 acier peint, 185 x 185 x 25cm, 2001
turbulence acier, tissu de verre, époxy, pigments, 140 x 53 x 17cm, 2000
moteur (détail et ensemble) acier peint, 250 x 40 x 40cm, 2000
volute acier peint, 77 x 60 x 25cm, 2000
irriguée acier, tissu de verre, époxy, peinture, 105 x 90x 20cm, 2001
océan acier peint, 145 x 44 x 22cm, 2001
envolée acier, tissu de verre, époxy, 150 x 100 x 25cm, 2000
aile acier, tissu de verre, époxy, 190 x 80 x 25cm, 2000
ouverte acier peint , 50 x 55 x 8cm, 2000
mémoire acier, toile, époxy, peinture, 138 x 140 x 20cm, 2000