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Antoine Petel  

 

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Le chant des questions

 

 

Antoine Petel est un homme heureux.un émerveillé qui transpose en sculpture, dessin ou peinture, le foisonnement, l'énergie créatrice et protéiforme de la nature. Faisant fi de tout pessimisme ou état déprimo-agressif de bon ton, il préfère " chanter " ses questions pour éveiller les sens inhibés de ses contemporains blasés.

 

A l'aune de la vache folle, des rétrovirus, du transgénisme ou de baby Dolly, quel crédit accorder à un travail chantant le miracle de la vie ?Cette douce mélodie ne s'apparenterait-elle pas plutôt au chant des Sirènes ?

 

Antoine Petel : La vie, la richesse de ses émanations, l'intensité de son énergie, me fascinent et je cherche à décrire plastiquement ces mécanismes qui se dévloppent sans relache.Par leur construction même, mes sculptures mettent en scène cette germination : elles se développent autour d' un point qui devient ligne, plan, puis volume.C'est une morphogenèse : une forme apparait mais elle n'est en rien mature, elle est la métaphore du mouvement qui l'a fait naître et proliférer. Mes sculptures n'incarnent ni ne nomment. y voir des chaines génétiques, des poussées végétales ou des organismes protozoaires, est un témoignage de la magnificence de la matière vivante.Je cherche à faire sentir la vie qui frémit, les choses qui bruissent, faire goûter à ce mystère oublié : cette force brute, sans pensée, qui met en mouvement des mécanismes éblouissants.

 

Bien sûr, l'époque actuelle apporte des changements à cette énergie naturelle. L'homme commence à être un manipulateur du vivant, il apprend à apprivoiser ces forces, à domestiquer et canaliser la production prolifique et désordonnée de la nature. Pour ma part, je pense que c'est une chance, même si j'ai conscience que l'homme joue avec le feu et ne maîtrise pas ses découvertes. L'artiste a cette vertu, nécessaire et inutile, d'incarner la démesure des choses qui nous traversent.

 

Propos recueillis par Sophie Thuot

 

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